L’underground Parisien pris au vif par Charlotte Gonzales
Charlotte Gonzales capte les humeurs de l’underground parisien. Elle s’intéresse à la fête comme manière de fuir. Fuir l’âge adulte. Fuir les responsabilités. Fuir une vie professionnelle qui s’annonce peu exaltante. Une procrastination généralisée des trentenaires parisiens. Charlotte s’intéresse moins aux adolescents et vingtenaires. Maman depuis quelques années déjà, Charlotte ressemble aux fêtards qu’elle photographie. Elle a trouvé son compte dans ces virées nocturnes. Pas envie d’adopter le modèle classique de la mère-casanière. Elle ne compte pas rendre des comptes et encore moins écrire un manuel de vie. « La fête a été un échappatoire pour moi. Une manière un peu triste de fuir un couple qui ne m’apportait pas tout l’épanouissement escompté. J’aime danser, mon ex préférait parler. »
Charlotte voulait être photographe de guerre : « Mais la fête est sorte de guerre de substitution. Elle laisse libre cour à des comportements autodestructeurs. En temps de paix, on se donne l’adrénaline qu’on peut. La paix est violente en soi. Les autonomes et les black blocks cherchent aussi à rompre cette apathie sensorielle. Les photographes de guerre ont choisi une vie chevaleresque. Yan Morvan fut l’un des rares types du milieu à m’avouer qu’il faisait ce boulot parce qu’il aime le sexe et la violence ».
Les photos ci dessous ont été prises en 2016 dans un ancien local technique de la mairie de Paris, un club clandestin à l’époque, le légendaire Péripate. Les noctambules se rappellent les moments de cette grande époque de la fête périphérique durant laquelle les collectifs ont éclos dans le Grand Paris. La fête extra-muros a connu une explosion durant les années 2010