Photo : Aubervilliers vu par Le Charbonneur
J’ai découvert les photos du dénommé Le Charbonneur en flânant sur Flickr. J’ai voulu en savoir plus sur le personnage qui a immortalisé la region parisienne, dans ce qu’elle a de plus sombre et de déglinguée. Il m’a donc éclairé sur les origines du projet :
Faire ces photos, ça vient d’une certaine fascination qui naît chez moi au début des années 90 quand j’avais 12 ou 13 ans. Avec le hip hop et toute son imagerie urbaine venue des ghettos américains. Il y’avait quelques fanzines et bouquins de graffitis qui tournaient à l’époque avec beaucoup de photos de New York, du Bronx…..
Je regardais le « décor » autour davantage que les graffitis. A la même époque, j’ai commencé à vadrouiller dans Paris. Dans le 18ème d’abord puis un peu partout.
Dans certains quartiers on trouvait encore beaucoup de terrains vagues et d’immeubles murés, je découvrait à Paris des trucs qui ressemblaient à ce que je voyait en photos à New York…Je trouvais ça excitant ….La ville était encore une aventure pour un gosse, dès qu’on voyait un terrain vague il fallait y rentrer……
Depuis cette époque la vision de la « déglingue urbaine » a toujours exercé sur moi une attraction presque magnétique. À la fin des années 2000 je découvre les photos de Camilo José Vergara, puis sur Flickr de gens comme David Schalliol. Il y a eu eu Nicolas Oran aussi, un type qui prenait des photos de cités de banlieue parisienne de manière assez frénétique……
Je me suis dit qu’il y’avait peut être quelque chose à faire, l’idée me trottait dans la tête de plus en plus. Un jour, en 2012, comme tombé du ciel (pas du camion!) je trouve un appareil photo et je commence aussitôt à « shooter »….Je n’avais jamais pris de photos avant….
Est ce que c’est compliqué?
A l’heure ou j’y vais franchement non, c’est calme, paisible, c’est d’ailleurs ce que je recherche, ça accentue l’effet de désolation et la lumière est plus belle…..En fait le plus difficile c’est de se lever le dimanche matin!
Si on respecte quelques règles de base et qu’on connait un peu ce genre d’environnement tout se passe bien…..
La seule fois où j’ai péché par excès de confiance, c’était dans Paris du côté de Porte de la Chapelle, une bagarre entre dealers et toxicos….J’entendais des cris, je me suis approché et j’ai sorti mon appareil sans réfléchir ni regarder autour…Résultat je me suis fais courser par 2 gusses sortis de nulle part ….
J’étais en VTT ils ne couraient pas assez vite….