La banlieue parisienne au cinéma : LA CARTE

IMPORTANT ! chaque signet est cliquable et contient la bande annonce du film et le pitch. Chaque signet est situé là où le film a été tourné en totalité ou en partie.

A partir des années 80, le « Film de Banlieue » est devenu en France un genre cinématographique à part entière. La périphérie urbaine est un décor idéal dans un pays où le drame social est un genre plébiscité (un peu) par le public et (beaucoup) par la critique.

La Haine est incontestablement le plus connu et le plus culte. A l’étranger, c’est le plus populaire de sa catégorie. Et même tous styles confondus, La Haine fait probablement partie du top 10, n’en déplaise à Amélie Poulain.

 Ensuite, j’ose croire que Ma 6-T va Crack-er occupe la deuxième place du podium. Le film est une véritable bombe. Tous les ingrédients sont rassemblés pour composer un chef d’œuvre : des acteurs non professionnels qui ont grandi dans les quartier filmés, des scènes d’émeutes d’anthologie (qui ont d’ailleurs fait pas mal de blessés pendant le tournage) et une prestation atomique des rappeurs 2bal Neg pour boucler la boucle. Sans mentionner la B.O. qui est considérée comme une pièce maîtresse du rap français. Un véritable classique.

Ces deux films font figure de piliers du genre. A la même époque, Thomas Gilou avait contribué au genre avec Raï, un film qui évoquait, à l’aide d’un casting pimenté (Samy Naceri et Tabatha Cash entre autres) les problèmes de la famille maghrébine. Une thématique que Malik Chibane avait déjà traitée dans Hexagone deux ans auparavant.

 Le cinéma suit en tout logique l’évolution de la banlieue. Le modèle du métissage et de la cohabitation black-blanc-beur a fait long feu. La bande de potes est de moins en moins multicolore. Le prolétaire blanc d’âge mûr est de plus en plus invisible. Tourné dans les quartiers les plus difficiles, La Squale (2000) pose une première vision d’un univers plus ghettoïsé que les banlieues de la décennie 80. Une page est tournée. Avec Bande de Filles (2014), Céline Sciamma vient ratifier cette évolution, il n‘ y a plus vraiment de blancs dans les premiers et seconds rôles. Signe des temps, le film restitue l’ambiance oppressive et le contrôle social accru des hommes sur des femmes qui doivent tenir leur réputation. Le film est tourné dans la cité (à Bagnolet) mais apporte un nouveau souffle au genre avec des procédés filmiques qui sortent du combo habituel baston-police-bande masculine.

 Il est bon de remonter un peu plus loin dans le temps avec les films comme Un Thé au Harem d’Archimède (1984) et De Bruit et de Fureur (1988). C’est le temps des blousons de cuir et des mobylettes. C’est à cette époque que la « crise des banlieues » se précise, quelques années après les premières émeutes de France (celles de Vénissieux).

 Il ne faut toutefois pas oublier les comédies. Elles restent une voie de représentation privilégiée des cités. Derniers exemples en date : Les Kaira (2012) et Mohamed Dubois (2013). Certains, loin d’être des chefs d’œuvres, sont devenus des classiques. (Le ciel, les oiseaux et ta mère en est un exemple. La présence de Jamel Debbouze au casting n’y est pas pour rien.)

Le registre a de beaux jours devant lui. Non seulement parce que les cités franciliennes sont plus ghettoisées que jamais et sont un décor social et architectural spectaculaire à la caméra. Et surtout parce qu’une écurie de jeunes talents compte bien s’emparer du genre. En témoigne le dernier cours métrage de Ladj Ly, Les Misérables qui tient le spectateur en haleine avec un rythme parfaitement maitrisé. Le film aborde le thème des violences policières. Il est tourné à Clichy-Montfermeil.

 Presque tous les films cités ici et présents sur la carte sont visibles au Forum des Images. On peut accéder à une collection de plusieurs milliers de films pour la modique somme de 15 euros/an.

Plus d’infos ici :

http://www.forumdesimages.fr/le-forum/salle-des-collections/la-salle

https://www.google.com/maps/d/edit?mid=1eRmOC79qVxiWZt5vSxlCqL-StEc&ll=48.94300864268211%2C2.4513137417968665&z=10