Belleville en 5 films

Le ballon rouge (Albert Lamorisse, 1956)

Ce film de 36 minutes est devenu mythique avec les années. Peut être grâce à la simplicité et le naturel de la trame : un jeune garçon trouve un gros ballon rouge accroché à un réverbère. Le ballon devient le meilleur ami de l’enfant, il le suit à travers son périple dans les rues de belleville. La jalousie d’une bande de garçons mènera à la fin de cette relation… Pour l’anecdote, parmi les figurants, on remarque deux faux jumeaux habillés en rouge : Renaud et David Séchan !

Casque d’or (Jacques Becker, 1952)

Incarnée par Simone Signoret, Casque d’Or est une jeune prostituée qui vit à Belleville. Elle devient l’objet de convoitise de deux membres rivaux d’un gang, ceux que l’on appelait à l’époque les Apaches. Fâchée avec son amant du moment, elle tombe éperdument amoureuse de Manda, un ancien apache désormais charpentier.
Sur fonds de terrain vague et d’affrontements au couteau, c’est la réalité des voyous de la belle époque qui est dépeinte dans Casque d’or. Rappelons que le film est basé sur une histoire vraie, transcrite dans le livre Chroniques du Paris Apache.


Un gosse de la butte (Maurice Delbez, 1962)

Hélène, quadragénaire est la patronne d’une épicerie de la Rue des Cascades. Elle rencontre un antillais de 20 ans son cadet avec qui elle entretient une relation amoureuse. Son fils Alain accepte mal l’arrivée d’un nouvel homme à la maison, à fortiori un « étranger ». Mais rapidement les deux garçons se lieront d’amitié.
Dans une France encore peu multiraciale, le film de Maurice Delbez est un manifeste de tolérance et atteste d’une grande curiosité pour les culture noires. On retiendra les scènes de danses afro-antillaises et la bande son largement jazz.

Les triplettes de Belleville (2003)

Les collines de Belleville ont inspiré le décor de ce premier film d’animation de Sylvain Chomet.
Madame Souza a l’idée d’offrie un vélo à son petit fils. Celui-ci ne tarde pas à briller dans le cyclisme. Il participe au tour de France. Sa gloire est de courte durée : c’était sans compter la convoitise de gangsters qui l’emmènent de l’autre coté de l’atlantique.
Mais Madame Souza fait tout pour retrouver son petit fils. En chemin elle rencontre un mystérieux trio de swing : les triplettes, qui deviendront ses acolytes.
Le foisonnement de références fait plaisir à voir dans Les triplettes. On passe de la culture prolétaire franchouillarde à des clins d’oeil à la French Connection qui opère outre-atlantique. On voit même apparaître brièvement Charles Trenet, Jospehine Baker et Django Reinhardt. Quant à Yvette Horner, elle a aussi droit à son pendant parodique : l’accordéoniste Roberte Horner.

Entre les murs (Laurent Cantet, 2008)

Le film de Laurent Cantet fait usage d’une combinaison peu commune : François Begaudeau est l’acteur principal, il joue son propre rôle puisque son livre-récit entre les murs paru en 2006 sert de base au scenario. Begaudeau est prof de français dans un établissement difficile de Belleville. Passionné il semble prêt à tout pour impliquer ses élèves, quitte à agir parfois avec excès.
Ce long métrage a une valeur documentaire puisque les acteurs ne sont pas professionnels, ils ont été castés dans les collèges Parisiens. Il nous montre la réalité scolaire de l’est parisien : à mille lieux de l’embourgeoisement des immeubles et des commerces.


Et aussi :

Shanghai –Belleville (Show Shun Lee, 2012)

La réalisatrice Taiwanaise Show Shun Lee livre un patchwork d’histoires de clandestins chinois à Paris. Ce film d’auteur frise néanmoins avec le côté exagéré des films d’action asiatique. C’est l’occasion de voir à l’écran une communauté très sous-représentée au cinéma.

Le mannequin de belleville (Jean douchet, 1962)

Au milieu des taudis bellevillois, un photographe américain shoote une charmante petite française. Tirée à quatre épingles, elle prend des airs de star. Jusqu’au moment où sa mère, une titi du cru, sort de sa très rustique courée et ne la ramène à la réalité.
Ce court-métrage est savoureux parce qu’il étanche notre soif de pittoresque, et ce sur un ton humoristique. Le tournage se fait dans les rues du Belleville d’avant la grande rénovation, à une époque où les films sont très majoritairement tourbés en studio.